Photoreportage Pandémique
4h25
Dans un bus jaune
Ça sent le souvenirs
Le cuir des siège surtout
Lumière grise et violette qui frappe le métal du plafond
Ce matin on s’improvise
Joyeuse procession
Certains avec leur chaise sous le bras
On gravit la côte qui me donnait mal au coeur
Quand j’étais à l’âge des bus jaunes
On s’installe comme au théâtre
Mais dehors, ensemble
Il y a un facteur infini à l’assise que l’on prend
De toute manière
Nos yeux se sont habitué à la noirceur
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Le village s’est levé avant le village
C’est rare que ça arrive
Mais combien de fois la lumière
Devient si naturelle entre
Le spectateur et l’artiste?
Comprendre que le temps
Est une idée que l’on s’offre
Et que la musique
Sert à meubler
Comment on le perçoit
Grandeur du matin
Pourquoi je ne me lève jamais aussi tôt,
C’est comme si nous rêvions tous ensemble
Le large, les maisons et les montagnes
Nous sommes l’empreinte auditrice
Et il est déjà 6h30.
Démonstration de jeunesse
C’est beau
Ça bouge
C’est vivant comme on le voit rarement
On s’émeut devant la motricité créatrice;
Celle qui fait bouger nos têtes en rythme
Transitoire et là
Bien assis, un peu au froid
Ce n’est pas surprenant de frissonner, car
La Longue Pointe
S’improvise Arctique même en été
Les notes nous réchauffent
Et sinon on se lève et on swing nos hanches
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On sait tous quand le soleil va partir
Les saturations changent
La musique s’harmonise avec le vent
Nos nez prennent la même verticale et
La Pointe nous montre le bon chemin
C’est comme si l’horizon sortait les cuivres
Puissance contrôlée
Orange feu
On a atteint la sagesse de la journée
Et on devient un peu marée
C’est le spectacle dans le spectacle.
C’est fête au Village
Voilà que le quai
Promet du beau son, car
Même les havres
Deviennent théâtre
Les caisses résonnent comme le clocher
Les estrades s’innovent
On salue le voisin comme un cousin retrouvé
Rencontrer l’autre
Est un geste réflexe
Un des musiciens
Provient de l’autre bout du monde
De l’Irlande
Où les quais
Sont peut-être chanteurs eux aussi
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On reconnaît le Coeur avec un grand C
Que nous procure la musique d’antan
Il y a la route qui mène ici
Et avant tout
Ses histoires
Une chose est certaine
Émile aime danser
Et la danse
Aime beaucoup Émile
C’est la joie point final
Entre deux reels
On croirait entendre
Les bateaux qui cognent le quai
Mais non,
La mer se fait calme aujourd’hui
Et nos esprits frappent un rythme léger et humain.